Total met Macron en colère
Le projet de TotalEnergies de déplacer sa cotation principale de Paris à la Bourse de New York a suscité une forte réaction du président Emmanuel Macron. Dans une interview avec l’Express, Macron a demandé à l’entreprise de « clarifier » sa position, soulignant les avantages de la Bourse de Paris par rapport à celle des États-Unis. Il a exprimé des préoccupations concernant les complications potentielles et les risques liés à une cotation aux États-Unis, notamment en raison des tensions géopolitiques et des litiges fréquents.
Une décision controversée
Macron a exprimé son inquiétude face à cette possible délocalisation, affirmant que TotalEnergies n’a jamais eu de raison de se plaindre de sa présence en France. Il a rappelé que la cotation aux États-Unis est plus complexe et risquée, et a insisté sur l’importance pour l’entreprise de montrer son attachement à la France en clarifiant ce qui pourrait n’être que des rumeurs.
Des réactions divergentes au sein du gouvernement
Alors que Macron n’est « pas du tout ravi » de cette perspective, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, adopte une position plus neutre, déclarant début mai qu’il ne comptait pas se battre pour empêcher ce déménagement. Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a expliqué que cette décision est motivée par l’augmentation de la base d’actionnaires américains de l’entreprise et non par des considérations émotionnelles.
Les raisons derrière le projet
Selon Pouyanné, la principale motivation est la divergence des politiques ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) entre l’Europe et les États-Unis. Il a souligné que les investisseurs américains montrent un plus grand enthousiasme pour les entreprises du secteur pétrolier et gazier par rapport à leurs homologues européens, ce qui se traduit par des évaluations plus élevées. Par exemple, l’action de TotalEnergies est évaluée à huit fois les bénéfices attendus, contre douze fois pour Exxon Mobil aux États-Unis.
Une situation en évolution
Les dirigeants de TotalEnergies doivent désormais se positionner clairement sur ce sujet, qui pourrait avoir des répercussions importantes pour l’entreprise et pour la place financière de Paris. La pression exercée par Macron vise à maintenir une entreprise française majeure sur le sol national, ce qui constitue un enjeu de souveraineté économique et de fierté nationale. L’entreprise étudiera sérieusement cette option et présentera ses conclusions au conseil d’administration en septembre.